En dix ans, la taille des sardines et des anchois en mer Méditerranée a diminué et leur masse aussi, selon les constats de l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), dont les chercheurs tentent de comprendre et d’enrayer cette évolution préoccupante.
Les sardines ont perdu environ trois centimètres de taille en méditerranée. « L’alerte a été donnée dès 2007 par des pêcheurs méditerranéens qui n’arrivaient plus à commercialiser leurs sardines, trop petites pour la conserverie », explique un chercheur.
Les sardines et les anchois font partie de la famille des poissons pélagiques qui vivent généralement en bancs. Leur taille est passée de 13 à 10 centimètres. Un rapetissement intervenu en une très courte durée et qui semble irréversible. Ce phénomène qui risque de perturber l’espace marin dans sa globalité.
Ces évolutions ont eu un impact sur l’espérance de vie de ces poissons pélagiques, estime l’IFREMER. Dans le golfe de Gascogne en France, celle-ci atteint 5 ans aujourd’hui, contre 8 ans auparavant. Dans le golfe du Lion, aucune sardine ne dépasse l’âge de 2 ans. En effet, les sardines meurent prématurément, le Maroc n’échappe pas à cette réalité.
Une évolution de morphologie qui intéresse bon nombre de scientifiques depuis plusieurs années. Les pêcheurs pencheraient pour la piste du réchauffement climatique, qui a un impact sur la température de l’eau dans laquelle vivent les poissons, mais aussi de leur nourriture. Alors que l’eau en surface se réchauffe plutôt rapidement, l’eau profonde des mers et des océans se réchauffe à un rythme plus lent, ce qui crée une sorte de barrage empêchant les nutriments dont se nourrit le plancton de remonter, « il semble maintenant très probable que le rétrécissement des sardines soit lié à une diminution du plancton dont se nourrissent les poissons, mais aussi peut-être à une détérioration de sa qualité », indique un chercheur en écologie des petits poissons pélagiques à l’Ifremer.